LES AUSTRALES




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Informations sur les îles Australes


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Les îles Australes constituent un archipel d'une superficie totale d'environ 152 km2 situé dans le sud de l'océan Pacifique. L'archipel s'étend entre 600 et 1 300 km au sud de Tahiti en Polynésie française.

Géographie

Elles se composent de cinq îles hautes principales:

et de



Communes

Histoire

L'archipel des Australes ne se serait peuplé que relativement tard en comparant aux autres archipels de Polynésie. Ce n'est vraisemblablement qu'au XIe siècle voire au XIVe siècle que les îles auraient accueilli leurs premiers habitants très certainement originaires de Tahiti peuplé bien avant. Il n'y a jamais cependant eu de véritable fouille archéologique qui ait été entreprise sur ce sujet.

C'est James Cook qui sera le premier européen à découvrir une des îles Australes. Il découvre en effet Rurutu le 13 août 1769, qu'il appelle alors Oteroah. Il tente d'accoster en envoyant une baleinière qui ne peut cependant pas accoster à cause de l'hostilité des habitants. Le naturaliste à bord du bateau note la qualité des embarcations et des armes utilisées par les insulaires. Ce même navigateur découvre lors de son troisième et dernier voyage l'île de Tubuai le 8 août 1777. Il n'accoste pas mais les insulaires viennent à sa rencontre. Il remarque alors des similitudes dans le langage avec le tahitien. Il note par ailleurs l'avantage que présente l'île pour des navires de passage en voyant une végétation dense mais précise toutefois qu'une large barrière de corail la rend inapte au mouillage. C'est cette caractéristique qui motivera le choix des mutins du HMS Bounty de s'y réfugier.

Raivavae fut découverte avant Tubuai, en 1775, par le navigateur espagnol Thomas Gayangos mais reste très à l'écart des routes maritimes et reçoit très peu de navires. Rapa fut découverte par George Vancouver le 22 décembre 1791, l'île est alors appelée Oparo. La langue de Rapa est le nom généralement donné, à tort, aux différentes langues australes qui en différent sensiblement.

Rimatara fut découverte tardivement en 1811 par le pasteur Henry, capitaine d'une goélette venant de Tahiti. Les îles Maria furent découvertes en 1824 par la baleinière américaine Maria commandée par George Washington Gardner. Un autre navigateur, Jacques-Antoine Moerenhout, ignorant la découverte de ces îles, la revendiqua en 1829 en leur donnant son nom. Marotiri fut découvert par George Bass, d'où l'appellation d'îlots de Bass, vraisemblablement en 1800.

Art et culture

Les traces de culture originaires des Australes sont assez nombreuses et les œuvres d'art qui y ont été produites ont souvent été jugées comme les plus remarquables produites en Polynésie. Cependant, quasiment aucune de ces œuvres ne se trouvent sur ces îles mais dans des musées renommés dans les pays occidentaux. En effet, les vaisseaux de passage y ont reçu de nombreuses offrandes mais ont également pillé certains sites des îles, notamment les missionnaires de la London Missionary Society, soucieux de faire disparaitre toute trace d'ancien culte. Les marae, lieux de culte polynésien, ont beaucoup disparu. A Raivavae par exemple, sur 62 marae que l'on pouvait trouver au début du XXe siècle, il n'en reste aujourd'hui que 23 visibles.

La plus connue des œuvres d'art sortie des Australes est très certainement la sculpture du Dieu A'a, découverte à Rurutu et actuellement exposée au British Museum de Londres. Il en existe une reproduction sur l’île. Elle est composée de trente petites figures sculptées sur son corps, son dos comportait une cavité qui pouvait accueillir 24 petites autres sculptures qui ont cependant été détruites en 1822.

Les Australes sont aussi connues pour leur grand tambour verticaux ou ‘’pahu’’ souvent ornés de figures humaines qui accueillirent bien souvent les explorateurs ou missionnaires. On trouve également de nombreuses autres figures sculptées dans le bois ou même dans la pierre pour les marae, des chasse-mouches en bois sculpté généralement avec des figures anthropomorphe et parfois même avec des manches en ivoire, de grande cuillère décorées ainsi que des bols très décorée. Globalement, ces œuvres sont ornées très finement avec une grande complexité et souvent avec des figures anthropomorphes. D’autres objets servant à habiller les personnes ou personnalités des îles ont été retrouvés. Il y a dans ce domaine des coiffures élaborées ainsi que de grandes couronnes en cheveux ou en plumes et des colliers faits à partir de cheveux avec des pendentifs en coquillage ou en ivoire.

Langues

Activités

Quatre îles possèdent un aéroport et sont desservies de manière régulière par avion : Rimatara (depuis 2006), Tubuai, Raivavae et Rurutu. Tubuai et Raivavae ont une faible activité touristique. Rurutu est surtout fréquentée par des touristes durant la période de présence des baleines (de septembre à novembre) qui viennent mettre bas dans ses eaux. L'activité la plus importante, en plus de la pêche, de l'artisanat (notamment la vannerie), de la culture vivrière et de l'élevage est le maraîchage, facilité par un climat plus frais qu'à Tahiti vers laquelle est exportée une part importante de cette production maraîchère.

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Raivavae




Raivavae ou Vavitu fut découverte en 1775 par le navigateur espagnol Thomas Gayangos à bord de la frégate l'Aguila. C'est un ancien volcan qui culmine avec le mont Hiro à 437 mètres d'altitude et d'une superficie de 16 km2, entouré d'un lagon assez important mais plus petit que celui de Tubuai. C'est une île de très forte tradition protestante : il y a une dizaine d'années, le pasteur faisait couper l'électricité à l'heure des services religieux afin que les habitants ne puissent pas regarder la télévision. La langue est une variante des langues australes, le reo raivavae.


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Tubuai





Géographie

Tubuai est située à 23°22'42.91"S de latitude sud et 149°29'33.16"O de longitude ouest, un peu au-dessus du tropique du Capricorne. L'île est au centre des Australes, située à 195 km de Raivavae, 210 km de Rurutu, 700 km de Rapa et 640 km au sud de Tahiti. Elle est constituée de deux anciens ensembles volcaniques culminant au mont Taitaa à 422 m et séparés par le col de Huahine (35 mètres). Sa surface est de 45 km², entourée d'un important lagon (le plus étendu des Australes). La barrière de corail qui l'entoure crée en effet un lagon de 85 km2 de surface soit le double de l'île.

Histoire

Des fouilles datant de 1999 ont révélé la présence d'habitants à Tubuai avant la fin du premier millénaire, ce qui remettrait en cause le sens de peuplement des îles. Ces recherches, effectués par Marc Eddowes du département d'archéologie du musée de Tahiti, dateraient certains vestiges du {?}. [aucune datation n'est sortie de ces fouilles...] La première mention de l'atoll a été faite par le marin anglais Samuel Wallis en 1767.

C'est en 1777 que James Cook débarque sur l'île et lui donne le nom de Toubouaï. À son arrivée, plusieurs pirogues approchent du navire (le Resolution), le capitaine reconnait alors des similarités dans leur langage avec le tahitien. Cook ne s'attardera pas sur l'île, il reconnaitra juste quelques avantages pour des navigateurs de passage en raison d'une végétation luxuriante mais précise qu'elle est inapte au mouillage en raison d'une grande barrière de corail.

C'est pour ces raisons que les mutins du Bounty s'y réfugièrent, ils évitaient ainsi d'être découverts. James Morrisson, second maître à bord du Bounty, a transmis le plus de détails sur l'île dans son journal. Il y raconte leur arrivée dans l'après-midi du 29 mai 1789 dans la baie de la plage du Tavana qui sera par la suite des événements surnommée la Baie Sanglante (Bloody Bay). Il décrit tout ce qui s'est passé dans les deux jours suivants alors que l'équipage était resté sur le bateau. D'abord celui qu'il décrit comme un chef monta à bord, le capitaine FLETCHER Christian lui fit quelques cadeaux puis le chef retourna à terre. Le lendemain, ceux qu'il appelle "indigènes" firent embarquer sur une pirogue plusieurs femmes qui montèrent ensuite à bord du Bounty, sans doute pour détourner l'attention des matelots, tandis que 50 pirogues chargées d'hommes commençaient à entourer le navire. Les mutins le remarquèrent et comprirent le piège, les Tahitiens comprenant que les matelots étaient sur leurs gardes ne firent aucune tentative. L'équipage du Bounty fit alors quelques offrandes aux femmes mais les hommes qui les avaient suivies à bord tentèrent de voler tout ce qui leur passait sous la main. Lorsque ceux-ci revinrent à leur pirogue, les hommes sur les autres pirogues brandirent leurs armes. Se sentant menacé, l'équipage tira un coup de mousquet et un coup de canon. Les Tahitiens s'enfuirent alors. Les marins voulurent rejoindre la côte avec des embarcations mais ils reçurent des jets de pierre. Ils ripostèrent alors avec leurs mousquets et 12 Tahitiens furent tués. C'est depuis ce massacre que la baie a été surnommée la Baie Sanglante (Bloody Bay). Le Bounty retourna alors à Tahiti pour un approvisionnement puis revint à Tubuai le 23 juin 1789. Ils y amenèrent plusieurs animaux et furent accueillis par Tamatoa, le chef de Toeravetoru (aujourd'hui Mataura), cette fois-ci l'accueil fut parfait. Mais quelques désaccords régnaient quant à l'installation des mutins, Fletcher Christian voulant s'installer à Natieva (aujourd'hui Taahuaia). Finalement, ils s'y installèrent et les mutins y construisirent le Fort George, aujourd'hui disparu, nommé en l'honneur du roi d'Angleterre. La parcelle fut troquée contre de longues plumes rouges d'oiseaux ramenées de Tahiti. L'équipage fit débarquer une partie du bétail qui terrifia les habitants, le reste fut débarqué sur les îlots (les "motu" en tahitien). Le fort était gigantesque pour l'île, d'environ cent mètres de longueur sur autant de largeur, doté d'un pont-levis et d'un fossé. Mais des tensions régnaient avec les insulaires et une violente bataille éclata dans laquelle 66 d'entre eux laissèrent la vie. Suite à ces événements, les mutins quittèrent l'île le 17 septembre 1789 pour revenir à Tahiti. Ils y laissèrent les animaux qu'ils avaient amenés. Seize des mutins dont James Morrisson (qui refera une description plus détaillée de l'île) restèrent à Tahiti, les autres se rendirent sur l'île de Pitcairn où ils restèrent définitivement.

Après le Bounty, ce n'est qu'en 1820 qu'arriveront d'autres Européens, les missionnaires de la L.M.S., en 1844, les Mormons et en 1873, l'église Sanito. Les premières conversions au protestantisme se feront autour de 1824, l'église mormone rassemblera quant à elle près de 600 adhérents en moins de 4 mois. En revanche les premiers missionnaires catholiques n'arriveront qu'en 1909 d'où un faible impact de cette religion dans l'île.

L'annexion de l'île par la France se fera en 1842 alors que l'île appartenait au roi Pomare II depuis 1819 suite à un voyage dans les Australes. Tubuai fut alors incluse dans le protectorat français de Tahiti. S'en suivit la même évolution politique que pour le reste de la Polynésie française. Ainsi l'état-civil fut instauré en 1874 et la citoyenneté française fut accordée en 1880.

Jacques-Antoine Moerenhout s'y arrête du 2 au 25 mai 1830 et en fait un constat de désolation.

Le lieutenant du vaisseau Rey s'y rend en 1892 pour une mission et entend dire par le gendarme de l'île que la fête du 14 juillet n'est pas bien respectée et accuse le pasteur Sanito. Durant son escale, il assiste à une fête et ne remarque que les chants en reo tupua'i, la langue polynésienne locale, qui lui font déplorer "le peu de progrès de la langue française".

En 1895, le gendarme Muller fait un constat démographique, la population était de 430 habitants avec une centaine de chevaux pour le déplacement.

Enfin, dernière personne à s'y être vraiment intéressée, Noël Ilari décrivit les mœurs de l'île de 1935 à 1963 dans son livre Journal d'un Popa'a farani. Il relate en particulier le changement de la vie locale avec l'arrivée de la monnaie ou le changement de la mode vestimentaire.


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Rurutu





L'île de Rurutu, d'une surface d'environ 38 km2, est située à 572 km au sud de Tahiti.

Géologie

Sa géologie est originale. L'île est née il y a 12 millions d'années du point chaud du Mc Donald. Pendant plus de 10 millions d'années, l'érosion l'a presque transformée en atoll. Mais il y a un peu plus d'un million d'années, elle est passée sur un second point chaud, le Mont Arago (Te Tuana'i), qui l'a exhaussée de 150 mètres. L'île est aujourd'hui cernée de manière discontinue par des falaises de corail soulevé (le makatea), qui sont criblées de grottes tapissées de concrétions.

Géographie physique

La forme de l'île évoque celle de l'Afrique. Elle mesure environ 10 km en longueur et 5 en largeur. On y trouve deux sommets : le Manureva (385 m) et l'Erai.

Le nom de l'île

Auparavant Rurutu était appelée ’Eteroa (« long panier »), ce qui, selon James Cook, décrivait la forme de l'île perçue par les premiers colonisateurs polynésiens. Petite anecdote : le capitaine Cook se dirigeant vers la Nouvelle-Zélande (Te Ao Tea Roa) croisa sur sa route l'île de Rurutu, qui n'apparaissait pas sur sa carte ; Cook interrogea son guide Maohi qui lui répondit "Tei te iti roa", ce qui voulait dire que l'île était au bord de la carte de Cook et a été retranscrit en anglais "Ete roa", prononcé "Itiroa" (selon la prononciation Maohi). Il estima à vue d'œil la population visible sur le flanc de l'île où il tenta de débarquer à 25.000 habitants. Il emprunta la passe de "Opupu" à Avera et fut contraint de faire demi-tour à cause de l'accueil armé des indigènes et des bruits de tambours qui rassemblaient les Rurutu. Plus tard, Cook débarqua sur l'île de Tubuai où un indigène lui indiqua qu'il arrivait de l'île voisine, "Rurutu".

Finalement, son nom d'origine depuis les temps anciens était "Rurutu tu noa" qui signifie "Rassembler et lever ensemble" (quand ils ont un projet en tête, ils aboutissent toujours et de manière unie).

Histoire

La période pré-européenne.

Les récits légendaires évoquent le peuplement de l'île par deux pirogues venues de Tahiti. Des fouilles archéologiques menées à Vitaria indiquent un premier peuplement remontant au VIII° siècle de notre ère.

La période européenne

La première mention de l'île est due à l'explorateur britannique James Cook, qui l'a découverte en 1769, mais n'y a pas débarqué.

En 1821, des missionnaires de la London Missionary Society, déjà bien installée à Tahiti, s'implantent à Rurutu. Tandis que la France établit son protectorat sur le royaume de Tahiti (1842) après avoir pris le contrôle des îles Marquises, Rurutu reste indépendante jusqu'en 1889.De 1852 à 1889, il existe un royaume de Rurutu[4] La France établit son protectorat sur l'île en 1889 et l'annexe en 1900.

Dans les années 1951-1956, Rurutu est le lieu de résidence du navigateur Eric de Bisschop, chargé d'en établir le cadastre. Après sa mort dans les îles Cook lors de l'expédition des Tahiti Nui (1956-1958), il est rapatrié et inhumé au cimetière de Moerai.

Le président François Mitterrand fait une visite sur l'île en 1990, ce qui a eu un certain impact sur le développement du tourisme local.

La langue

La langue qui y est parlée est une variante des langues australes, le reo rurutu, assez différent du tahitien.


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