Jadis à Raivavae les femmes du village de Vaiuru prétendaient être plus fortes que les hommes de celui voisin de Anatonu, ce qui causait de nombreux conflits entre ces deux villages. Les habitants décidèrent alors qu’une femme de Vaiuru et un homme de Anatonu s’affronteraient dans un défi. Chacun d’eux devrait transporter un énorme rocher depuis le haut de la montagne et le déposer le plus loin possible dans le lagon. Le départ aurait lieu en pleine nuit et se terminerait avant le premier chant du coq. Les rochers étaient immenses et l’homme de Anatonu qui fut choisi avait une force surhumaine, il était aussi un peu sorcier. Il disait qu’une femme n’a pas la force d’un homme. Tandis que la femme choisie de Vaiuru était très connue pour ses tours de magie d’autant plus qu’elle était très rusée, et elle disait qu’elle saurait bien comment gagner. Ainsi le soir venu, et au signal donné, l’épreuve commença. L’homme chargea son fardeau sur son dos et atteignit rapidement le bord de la plage. N’apercevant pas la femme derrière lui il décida de s’allonger un peu pour se reposer. De son côté la femme marchait lentement car son fardeau était très lourd pour elle. Mais à force d’efforts elle finit par déposer son rocher à quelques dizaines de mètres dans le lagon. Ne voyant pas son concurrent elle le rechercha et le trouva endormi sur la plage. Alors elle se cacha dans un grand arbre et imita le chant du coq: «Coco rii…cooo» Tous les coqs des villages se mirent eux aussi à chanter: «Coco rii…cooo» alors que le jour n’était pas encore levé. D’un bond l’homme se dressa sur ses jambes et couru prendre son rocher…mais il était trop tard. L’épreuve était terminée et la femme de Vaiuru avait gagné.
Une nuit, Hiro (Tricheur) et sa bande de voleurs, venant de Ra'iatea, arrivèrent à Mo'orea pour voler le mont Rotui.
Ils attachèrent de longues lianes au sommet de la montagne et commençèrent à la tirer.
Ils réussirent à détacher cette portion de l'île comme en témoigne encore les deux baies.
Pai, qui se trouvait à Punaauia, fut réveillé par ses parents adoptifs qui venaient de voir cette scène en songe.
Pai alors se leva, gravit la colline Tata'a et jeta sa lance sur Moorea.
Après avoir traversé la mer, il perça un grand trou dans un sommet, connu depuis sous le nom de Mou'a-puta (Montagne-percée).
Continuant son chemin comme un météore, la lance arriva dans le sud de Raiatea et se ficha dans le sommet d'une colline restée échancrée depuis.
Les coqs de Moorea, réveillés par les vibrations de la lance, se mirent à chanter de tous côtés, ce qui incita les voleurs à s'enfuir au plus vite, craignant le lever du jour.
Cependant Hiro et sa bande réussirent à arracher, sur les flancs du Rotui, une colline en forme de cône qu'ils emmenèrent à Ra'iatea et qu'ils installèrent non loin du rivage de Opoa.
Cette colline s'y trouve toujours.
Elle est couverte de petits toa, arbres de fer, semblables à ceux du mont Rotui et contrastant étrangement avec la végétation environnante.
Il y a très longtemps, vivait dans le district de Hiti, un homme nommé Puna. Hiti était alors le nom de Punaauia.
Un jour, Puna décida de faire un voyage dans l'île de Raiatea mais il rata le bateau Hotutahi qui devait le ramener à Tahiti.
Paniqué, il courut à droite, à gauche, dans tous les sens, ne sachant que faire.
Son désir de regagner son île était grand mais il ne pouvait rien.
- Pauvre de moi ! que faire ? comment vais je rentrer chez moi ? qui donc pourra me ramener à la maison ? pensait Puna.
Pendant ce temps, la tortue du roi de l'île le regardait et l'étudiait dans ses déplacements.
Elle constata alors la peine qui gagnait notre homme.
Elle lui dit :
- Pourquoi cours-tu ainsi ? Pourquoi es-tu si triste ?
Puna répondit :
- Je suis malheureux parce que je ne peux rentrer chez moi, à Tahiti. Je ne sais que faire, j'ai raté le bateau.
La tortue poursuivit :
- Arrête tes pleurs, je vais te conduire chez toi. Monte donc sur mon dos, nous partons de suite.
Ils quittèrent tous deux Raiatea et arrivèrent au lieu dit « Teoneuri « ou « Ofai piipii».
La tortue dit à Puna :
- Tu es arrivé chez toi, tu peux descendre. Puna descendit du dos de la tortue et répondit :
- Je le sais.
Savez-vous ce qu'il fit ?
Il découpa les quatre ailerons de l'animal et dit :
- Désormais, tu resteras à Teoneuri.
- Pourquoi me fais-tu cela ? répliqua la tortue Je t'ai conduit jusque là, dans ton île, comme tu me l'as demandé. Tant pis ! Cela n'est pas bien grave, mais tu verras ton malheur de tes propres yeux.
Cette tortue possédait un certain pouvoir. Aussi la famille royale de l'île s'en prit à Puna pour le mal qu'il avait commis.
Inoarii, le roi de Hiti rassembla ses hommes et leur ordonna :
- Vous chercherez Puna et vous le tuerez, il apprendra ainsi que l'on ne maltraite ni les hommes ni les enfants du roi.
Puna parcourut Hiti de vallée en vallée et arriva sur la crête de la montagne "Teivirairaitaharara".
Là vivait Paateve et son épouse, un couple d'éleveurs de porcs.
Puna aperçut une truie qui allaitait ses petits.
Mort de soif, il pensa: « Je prendrai de son lait pour apaiser ma soif ».
Il s'approcha pour la téter. La femelle, surprise, se leva. Puna perdit l'équilibre, glissa et tomba au pied de la montagne.
Il y vit un petit trou d'eau. Celui-ci était si petit qu'on ne pouvait recueillir l'eau qui s'y trouvait.
Puna se mit à quatre pattes pour essayer de boire.
Alors qu'il se désaltérait arriva un "aito". Puna leva la tête et dit :
- Qui es-tu ?
- Je suis la tortue que tu as maltraitée.
- Ah oui ?
- J'ai été très déçu par ton comportement. J'en ai souffert. Maintenant je me venge pour tout le mal que tu as causé.
- Non, ne fais pas cela ! Aie pitié de moi ! J'ai beaucoup couru et maintenant, je suis épuisé !
Puna fut ligoté des mains et des pieds au moyen d'une corde de mûrier.
Celle-ci est connue pour sa robustesse et sa solidité.
Voyant qu'il ne pouvait se détacher, il supplia alors le «aito» de le libérer.
- Je ne te libérerai pas, toi qui m'a blessé. Je n'ai aucunement compris ton geste...
Depuis ce jour, ce lieu prit le nom de Punarau (Puna attaché), car c'est là qu'il fut ligoté. On le porta sur la plage pour y être immolé et sacrifié, il dit alors:
- Pourquoi me portes-tu sur la plage ?
- Parce que tu y verras ton mal.
- Ne me fais pas cela. Je m'excuse pour tout le mal que j'ai commis et je voudrais me repentir !
- Non, non et non !
Il fut immolé et sacrifié. Dès lors, le district de Hiti prit le nom de Punaauia.
Sa mâchoire fut lancée dans la passe du district. Depuis, la passe porte le nom de Taapuna (le menton de Puna).
Quant à ses yeux, ils furent transpercés de flèches et portés dans la vallée qui porte le nom de Matatia (les yeux percés).
Au commencement était Taaroa, l'Unique.
Il était son propre créateur et demeurait solitaire dans sa coquille qui avait pour nom Rumia (Bouleversée).
Cette coquille était semblable à un oeuf tournant dans l'espace infini, sans ciel, sans terre, sans lune, sans soleil, sans étoiles.
Taaroa s'ennuyait dans sa coquille.
Il l'ouvrit d'une secousse et se glissa au dehors, mais tout était sombre et silencieux, il était seul.
Il brisa son ancienne coquille pour fabriquer le roc et le sable;
avec une nouvelle coquille il établit la Grande fondation du monde, Tumu-Nui ;
avec sa colonne vertébrale il créa les chaînes de montagnes ;
avec ses larmes il fit les océans, les lacs et les rivières ;
avec les ongles de ses mains et de ses pieds, il recouvrit d'écailles les poissons et les tortues ;
avec ses plumes il fit les arbres et les buissons ;
avec son sang il colora l'arc-en-ciel et le couchant.
Puis Taaroa fit venir ses artisans avec leurs paniers pleins de herminettes pour qu'ils sculptent Tane, le premier dieu.
Alors naquirent les demi dieux Ru, Hina, Maui et des centaines d'autres.
Tane décora le ciel avec des étoiles et y plaça le soleil pour rayonner sur la terre et la lune pour éclairer les nuits.
Et Taaroa décida de terminer son oeuvre en créant l'homme.
Il avait divisé le monde en sept plates-formes.
Sur la plate-forme inférieure devait demeurer l'homme.
Les humains se multiplièrent rapidement et Taaroa voyant cela, applaudit.
Lorsque la première plate-forme fut encombrée de créatures et de plantes de toutes sortes, ses habitants décidèrent d'agrandir leur domaine.
Ils pratiquèrent un trou dans la plateforme supérieure, montant les uns sur les autres, ils occupèrent toutes les autres plates-formes.
Et tout appartenait à Taaroa, le maître de toute chose...
Un jeune guerrier trouva au nord de Huahine une princesse nommée Motu Hiva.
Elle s'était échouée là, sur la plage à l'intérieur d' un grand tambour sacré.
Ils se marièrent et eurent dix fils, qui donnèrent leurs noms aux dix districts de Huahine.
La légende raconte que Hiro, dieu des voleurs, coupa avec sa pirogue l'île de Huahine en deux et aurait laissé des traces comme sa pagaie au fond de la baie de Maroe, et son sexe, un rocher dressé vers le ciel exactement en face du pont qui relie les 2 îles.
C'est pour cela que l'île est désormais séparée en deux : Huahine nui et Huahine iti.
Aux temps anciens, à l'occasion des cérémonies de sacrifice, une déesse était chargée de désigner une victime.
En réalité, elle était opposée aux sacrifices.
Elle recourut à une ruse.
Un jour, elle désigna volontairement une femme qui avait ses menstruations.
Sur l'autel, les serviteurs du prêtre, au moment de frapper la tête, furent éclaboussés par le sang de la femme impure.
Le prêtre décida alors d'épargner les femmes. Depuis lors, les femmes de Huahine furent sauvées.
D'où l'origine du mot Huahine : le sexe de la femme ou le paradis des femmes (car il y a plus de femmes que d'hommes).
http://www.europalingua.eu/vexala_LegendesPolynesie.htm
http://www.polynesiepassion.net/fr/culture.php?page=208