Les tikis sont des sculptures de forme humaine en bois, pierre, corail ou os. Un Tiki, terme qui signifie aussi bien Homme, Dieu ou Homme-Dieu, est une représentation humaine sculptée de façon stylisée et assez grossière que l'on trouve sous forme de statue ou de pendentif, souvent en jade ou en os. A Tahiti, on considère qu'un Tiki placé à l'extérieur d'une maison est destiné à en protéger les habitants. Les tikis symbolisent Tiki, l'ancêtre mi-humain mi-dieu qui fut le premier homme. C'est ce personnage mythique qui engendra les humains.
Un Tiki est une sculpture en bois ou en pierre originaire d'Océanie représentant un homme ou une tête d'homme. Les plus connus sont certainement les "Moai", statues monumentales de l'île de Pâques.
Les tikis sont souvent de sexe masculin, plutôt costauds. Les bras sont repliés et ramenés vers l'avant, les mains posées sur le ventre. Les jambes sont fléchies. La tête, rejetée en arrière, souvent disproportionnée, laissant apparaître des yeux immenses, semble plantée sur le corps. Le cou n'existe pas. La bouche est parfois très expressive laissant imaginer un cri.
Quant à ses parties génitales, elles sont particulièrement mises en valeur.
C'est un personnage masculin, trapu et hautain, à la fois énigmatique et rassurant. On peut faire la comparaison entre les tikis et certaines positions du Haka.
C'est aux alentours de 1400-1450 que l'art de la sculpture s'affirme réellement avec l'apparition des premiers tiki en pierre. Originaire des Marquises, le tiki a envahi tout le triangle polynésien sous des représentations diverses. On le rencontre le plus souvent sous la forme de statues, mais on le voit également sur la proue des pirogues, sur les batons des chefs, etc... On rencontre aussi les tiki sous forme de bijou, taillés dans de l'ivoire de cachalot et même en os humain. Il orne les to'ere (tambours), les umete (plats sculptés), etc. On le retrouve non seulement dans la sculpture, mais aussi dans l'art graphique, dans les motifs de tatouage. C'est sur des pétroglyphes très anciens que les archéologues ont découvert pour la première fois la trace des tiki. Ces pierres gravées et peintes représentaient souvent des visages avec de grands yeux cerclés, la première représentation des dieux ma'ohi. Simple ou multiple (tikis superposés, adossés, tikis couverts de personnages en relief) chaque sculture pouvait symboliser une lignée ancestrale ou la succession des générations. La représentation du tiki, d'un style particulier à chaque archipel, est à la base de motifs décoratifs.
Hei tiki, signifiant "tiki pendu" est un bijou porté, par les hommes comme par les femmes, en pendentif. Il possède une valeur rituelle (du type amulette). Selon la coutume Ma'ohi, le pendentif est passé de génération en génération; l'être humain représenté rappelle les ancêtres et peut symboliser la fertilité; il est considéré comme talisman ou fétiche personnel.
Aux îles Marquises, Hawaii, Australes et à l'île de Pâques, de grandes statues, parfois monumentales, protégeaient les lieux sacrés et les mémoriaux. En Polynésie centrale (Société, Tuamotu, Cook) ces sculptures de forme humaine étaient absentes des enceintes des marae. A Tahiti, de grandes effigies en bois annonçaient la demeure des chefs rendant obligatoires certaines marques de respect.
Les tikis sont des sculptures de forme humaine en bois, pierre, corail ou os. Entre les dieux majeurs et les humains, les tikis représentaient symboliquement des ancêtres lointains (chefs, prêtres ou héros guerriers) divinisés, des chefs défunts ou des ancêtres familiaux proches. Ils étaients les dieux protecteurs d'une tribu ou les patrons d'une famille. Il y avait dans la mythologie polynésienne quantité de dieux qui avaient, chacun, une fonction précise. Pour les Ma'ohis, les dieux et les humains formaient en ces temps reculés une seule et même société. Les dieux avaient une apparence humaine, mais étaient plus forts et possédaient des pouvoirs sacrés : le mana et le ra'a. Chaque dieu avait sa représentation, animale, végétale ou minérale.
Ils se manifestaient de deux manières bien distinctes : les ata et les to'o. Le ata, qui signifie l'ombre ou le nuage, est un objet usuel, choisi par l'homme pour symboliser l'incarnation du dieu : un caillou, un arbre, un poisson, un oiseau, etc. Le to'o est une représentation fabriquée par les mortels, une pierre, un morceau de bois, sculpté et façonné à l'image du dieu. La plupart du temps, ces objets sont ornés de plumes rouges et jaunes, les marques de la divinité. Les tiki sont devenus l'héritage populaire de ces to'o. Ces figurines sculptées rendaient d'innombrables services à leurs possesseurs. Elles étaient aussi douées de sorcellerie. On les utilisait, soit pour vaincre un ennemi, soit pour se protéger contre les maléfices. Elles avaient leur place dans chaque fare afin de veiller au bien-être de la famille. Souvent, on les disposait sur les marae consacrés aux esprits.
Les tiki prenaient alors place dans le fare réservé aux prêtres. Chaque esprit ancestral représentait un danger potentiel, s'il n'était pas bien traité ou à la suite d'infractions (violation de tapu ou de rahui, absence de purification,...) Les prêtres pouvaient conjurer ou attirer le pouvoir malfaisant ou bienveillant de ces esprits des défunts (varua'ino, 'oromatua,...). Ces ti'i étaient dons souvent craints et des offrandes faites pour se les concilier.
Des tikis existaient en relation avec les éléments naturels, comme gardiens des sources, des animaux terrestres, des poissons, des plantes... D'autres étaient associés à la propriété et aux cultures. En Nouvelle-Zélande, des sculptures sommaires étaient placées dans les champs de patates.