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L’île de Pâques (en espagnol Isla de Pascua, en langue rapa nui Rapa Nui « la grande Rapa ») est une île isolée dans le sud-est de l’océan Pacifique, particulièrement connue pour ses statues monumentales (les moaïs) et son unique écriture océanienne, le rongorongo. L’île se trouve à 3 700 km des côtes chiliennes et à 4 000 km de Tahiti, l’île habitée la plus proche étant Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest. L’île de forme triangulaire, d'environ 23 km dans sa plus grande dimension, couvre 162 km2. La population comptait 3 304 habitants en 2002. Son chef-lieu est Hanga Roa. Elle fut visitée par le premier Européen, le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 5 avril 1722, et comptait alors près de 4 000 habitants. Elle fut annexée par l’Espagne en 1770 et devint une possession chilienne en 1888. Depuis 1995, le patrimoine exceptionnel de l’île est protégé et inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO. Des parcs ou réserves naturelles, parfois surveillés, enserrent les zones des vestiges. La communauté rapanui veille jalousement sur les traces de son histoire et constitue un pouvoir parallèle au gouvernement officiel chilien. Cette île, la plus à l'est de toute l’Océanie, est célèbre pour ses vestiges mégalithiques des Rapanui (premières civilisations pascuannes). Le patrimoine archéologique comprend environ 900 statues de pierre (basalte), les moaïs, de 4 m de hauteur moyenne, et près de 300 terrasses empierrées au pied de ces statues, les ahu.
L’île de Pâques est l'une des terres les plus isolées au monde. Elle se trouve à 3 700 km des côtes chiliennes et à 4 000 km de Tahiti, l’île habitée la plus proche est Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest. L'île de Sala y Gómez à 415 km à l'est est inhabitée. Elle est de forme triangulaire, environ 23 km dans sa plus grande dimension, et couvre 162 km². Le plus haut point de l'île à 507 mètres d'altitude est le Maunga Terevaka. Il y a trois lacs d'eau douce dans des cratères volcaniques (Rano) : Rano Kau, Rano Raraku et Rano Aroi mais aucun cours d'eau permanent. La population comptait 3 304 habitants en 2002. Son chef-lieu est Hanga Roa.
L'île est d'origine volcanique avec trois cônes principaux éteints. Le Maunga Terevaka forme la plus grande superficie de l'île. Les monts Poike à l'est et Rano Kau au sud lui sont reliés par des ponts de débris d'éruption et donnent la forme triangulaire de l'île. Il existe également plusieurs autres petits cratères et reliefs volcaniques dont le Rano Raraku, le Puna Pau et des tunnels de lave. Les pierres principales sont le basalte et l'hawaiite, tous deux riches en fer et apparentées aux roches ignées des îles Galápagos. L'île de Pâques est entourée d'îlots comme Motu Nui, une montagne volcanique de plus de 2 000 mètres de dénivelé entre le fond de la mer et son sommet. L'île de Pâques et ces îlots font partie de la chaine de Sala y Gómez, surtout sous-marine, qui débute à Pukao et s'étend 2 700 km à l'est jusqu'à Nazca. Les îles de Pukao, Moai et de Pâques ont été formées au cours des 750 000 dernières années, l'éruption la plus récente date d'un peu plus de 100 000 ans. Ce sont les plus jeunes montagnes des Sala y Gómez qui repose sur la plaque de Nazca au-dessus du point de passage d'un point chaud dans le sud-est du Pacifique et près d'une zone de fracture. Bien qu'éteint, de la fumée a été photographié sortant du mur du cratère Rano Kau par l'administrateur de l'île, M. Edmunds.
La date du début du peuplement de l’île par des Polynésiens n'est pas déterminée avec précision. Des mesures au radiocarbone effectuées dans les années 1950 avaient estimé la date du peuplement de l’île vers 400 +/- 80 ans. De nouvelles études ont mis en évidence des pollutions sur les mesures effectuées, impliquant un rajeunissement des résultats. Les dernières mesures de radiocarbone publiées en 2006 ont mis en évidence des implantations beaucoup plus tardives, vers 1200. Aujourd'hui encore il existe un débat entre partisans d'une chronologie longue, pour lesquels le peuplement daterait de 800, voire de 400, et ceux, partisans d'une chronologie courte, qui pensent que le peuplement est plus tardif et date de 1200. Cette chronologie courte, correspondant à une colonisation tardive de l'île, est actuellement très controversée. Les Polynésiens, sur des pirogues à balancier ou bien sur des catamarans offrant plus de charge utile, seraient partis des îles Marquises (situées à plus de 3 200 km) ou bien des îles plus proches des Tuamotou (Mangareva, à 2 600 km) ou de Pitcairn (située à 2 000 km). Une reconstitution effectuée en 1999 à partir de Mangareva sur des embarcations polynésiennes a demandé 17 jours de navigation. Les premiers moaïs ressemblent beaucoup aux tikis que l’on peut voir dans les îles de Polynésie (Hiva Hoa des Marquises, Tahiti…).
Les premiers migrants avaient réussi à construire, à partir de ressources assez limitées, une société technologiquement avancée. Ils avaient dressé des centaines de statues. Les importantes ressources en arbres dont ils disposaient le long de la côte furent épuisées en quelques siècles. Dès les années 1500 à 1600, l’île aurait perdu la majeure partie de sa végétation ; l'agriculture souffrant alors de l'érosion des sols. On suppose que les habitants auraient subi les effets des luttes tribales ; à partir de cette époque la construction des statues et des plateformes cérémonielles diminue considérablement. Puis les maladies apportées par des nouveaux venus (européens) et les déportations (l'esclavage pratiqué par les blancs) réduisirent encore la population.
À l'époque de la découverte par Jakob Roggeveen, neuf vai'hu (clans familiaux) se partageaient l'île : Aka'hanga, Anakena, Heiki'i, Mahetua, Taha'i, Tepe'u, Tongariki, Va'i Mata et Vinapu. Leurs territoires se rencontraient au centre de l'île, en un lieu (sacré, et réservé aux palabres) appelé Te pito o te fenua (« le nombril de la terre » souvent traduit à tort comme "le nombril du monde"). Les ahu (plate-formes à moaï) étaient aussi appelés Mat'a kite u'rani (les yeux qui regardent le ciel ou du ciel, ce qui est logique pour des représentations d'ancêtres divinisés, mais a été interprété par les européens de manière parfois très fantaisiste).
Les statues proviennent de la carrière de Rano Raraku, située sur les flancs et dans le cratère d’un volcan. On peut y voir un très grand nombre de moaïs (près de 400). Certains sont terminés et dressés au pied de la pente et d’autres non terminés, de l’ébauche à la finition. Le plus grand qui ait été érigé mesure 10 m de haut et pèse 75 t. Un des derniers resté inachevé fait 21 m de hauteur pour une masse estimée à 270 t. L’île de Pâques est surtout connue pour le mystère, longtemps inexpliqué, qui entourait la fabrication, mais surtout le transport[7], de blocs de basalte allant de 2,5 à 10 m de haut et l’élévation des moaïs. Un mystère qui ne fut éclairci que lorsque l'on comprit que l'île avait été boisée, et après que des reconstitutions des méthodes probablement employées eurent été faites sur le terrain.
D'autres interrogations portaient sur la découverte des plaquettes de bois couvertes de signes (les plaquettes Rongo-Rongo) qui restent en partie indéchiffrables malgré la traduction partielle de Steven Fischer, contestée par les linguistes spécialisés dans la langue austronésienne (qui voient des groupes verbaux, nominaux ou des phrases là où lui trouve des symboles conceptuels). Ces plaquettes ajoutent au mystère de l’île de Pâques car elles sont uniques dans la sphère culturelle polynésienne. Les premières civilisations pascuanes ont laissé des tablettes et des sculptures en bois, des pétroglyphes dont la signification précise n’est pas encore déchiffrée, mais dont les répétitions de symboles (par exemple : oiseau-pénis-poisson-vulve-humain) ont été rapprochées[8] des refrains traditionnels des hymnes généalogiques polynésiens (« les oiseaux ont copulé avec les poissons et ainsi ont été engendrés les premiers hommes »). L’origine des différentes vagues de peuplement est controversée (il semblerait, d'après les analyses génétiques, qu'ils soient d'origine polynésienne) mais il est acquis que la langue māori est austronésienne, avec toutefois des mots communs aux langues d'Amérique du Sud (par exemple « kumara », la patate que les pascuans sont allés chercher sur le continent).